MISE EN GARDE

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Ces informations sont, avant tout, destinées aux professionnels de la santé. Si vous pensez être concerné pour vous ou pour quelqu’un de votre entourage,ne prenez aucune décision(arrêt du produit par exemple) sans en avoir discuté avec votre médecin traitant.

Syndrome de perfusion du propofol : 2 cas d’issue fatale, rappels sur les risques et la conduite à tenir

Le syndrome de perfusion du propofol (anesthésique IV d’action rapide) est un effet rare.

L’ANSM a été informée par son réseau des CRPV de 2 cas* récents d'issue fatale, survenus à 1 mois d'intervalle dans un service de réanimation. L’ANSM en lien avec les sociétés savantes (SFAR, SRLF et GFRUP) souhaite rappeler que :

  • ce syndrome associe des troubles métaboliques et des défaillances d’organes et peut se manifester par : une acidose métabolique, rhabdomyolyse, hyperkaliémie, hépatomégalie, insuffisance rénale, hyperlipidémie, arythmie cardiaque, syndrome de Brugada, insuffisance cardiaque d’évolution rapide ne répondant généralement pas à un traitement par un agent inotrope, et exceptionnellement des lésions encéphaliques sévères.
  • Il peut être observé au cours d’anesthésies de courte durée.
  • Devant une dégradation hémodynamique ou la survenue d’une acidose métabolique (lactique), il est important d’évoquer ce syndrome et d’arrêter le propofol. L’évolution est favorable dans la majorité des cas en cas d’arrêt précoce du propofol.
  • Les facteurs de risque identifiésà ce jour sont : le jeune âge(contre indiqué chez < 16 ans pour la sédation continue en Unité de Soins Intensifs),  une posologie > 4mg/kg/h, une administration prolongée (> 48 h), la diminution des apports en hydrates de carbone (jeûne périopératoire), la co-administration de metformine, la diminution de l’apport tissulaire en oxygène, la présence d’une lésion neurologique grave et/ou d’un sepsis, l’association à de fortes doses  de vasoconstricteurs, de stéroïdes et/ou agents inotropes.  
  • Des mesures de surveillancepeuvent être mises en place, notamment en cas de perfusion prolongée ou à forte posologie,  telles que monitoring ECG, gaz du sang artériels avec dosage des lactates, dosage des CPK et  des triglycérides.

 

*Pour ces 2 cas, il existait des facteurs de risque : lésion neurologique, administration prolongée (>48h) à forte posologie en association à une dose élevée de noradrénaline, et pour 1 cas âge < 16 ans.

 

Texte intégral - ANSM - 26 septembre 2018