MISE EN GARDE

caution
Ces informations sont, avant tout, destinées aux professionnels de la santé. Si vous pensez être concerné pour vous ou pour quelqu’un de votre entourage,ne prenez aucune décision(arrêt du produit par exemple) sans en avoir discuté avec votre médecin traitant.

Complications infectieuses graves et AINS

De nouveaux cas de complications bactériennes d’issue parfois fatale chez des adultes et des enfants ayant pris un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène ou kétoprofène), sur prescription ou en automédication, pour une infection fébrile ont été rapportés en France en mars 2023.

Pour mémoire (cf alerte ANSM 2019) des cas d’infection grave (à point de départ cutané, pleuropulmonaire, neurologique ou ORL) sont rapportés en cas de prise d’AINS pour traiter la fièvre ou la douleur chez des patients immunocompétents, et ce même lorsqu’un antibiotique est associé. Ainsi, en cas d’infection streptococcique (A, B ou pneumoniae) débutante, la prise d’ibuprofène ou de kétoprofène pour la fièvre ou la douleur augmente le risque d’infection invasive grave probablement par un effet propre (en favorisant la croissance bactérienne) et en diminuant l’efficacité de l’antibiothérapie.

Ce risque est particulièrement bien documenté en cas d’infection préexistante : 1/de la peau ou des tissus mous (toute lésion cutanée inflammatoire quelle que soit l’étiologie : piqûre d’insecte, réaction locale post vaccinale ou autres, varicelle,...) où les AINS favorisent les formes graves d’infection à S Pyogenes ; 2/en cas de manifestations respiratoires en lien avec une infection à pneumocoque où les AINS favorisent l’évolution vers des complications  suppuratives pleuropulmonaires. Pour les autres sites (SNC et ORL), les cas graves d’évolution fatale sont moins nombreux et il manque à ce jour des études épidémiologiques pour confirmer ce risque, néanmoins fortement suspecté. Ainsi, il est licite de ne jamais prescrire ou délivrer d’ibuprofène ou de kétoprofène dans les situations où une infection bactérienne est suspectée.

Ainsi, en raison d’un contexte de recrudescence des infections invasives à streptocoques A, l’ANSM rappelle :

  • de privilégier l’utilisation du paracétamol pour la prise en charge de la douleur ou de la fièvre en cas d’infection, y compris d’infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire, une lésion cutanée ou la varicelle.

Références :