MISE EN GARDE

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Ces informations sont, avant tout, destinées aux professionnels de la santé. Si vous pensez être concerné pour vous ou pour quelqu’un de votre entourage,ne prenez aucune décision(arrêt du produit par exemple) sans en avoir discuté avec votre médecin traitant.

5- fluorouracile, capécitabine (Xeloda® et génériques) : Dosage obligatoire de l'uracilémie avant tout traitement

Les fluoropyrimidines (5-FU et capécitabine) peuvent entraîner des toxicités sévères, dont certaines sont liées à un déficit d'activité, partiel (3 à 5 % des patients) ou total (0,01 à 0,5% des patients) en dihydropyridine déshydrogénase (DPD), principale enzyme impliquée dans le métabolisme du 5 FU.

 

Depuis avril 2019, l'obtention du résultat du dépistage d'un déficit en DPD par la mesure de l'uracilémie (phénotypage) est obligatoire avant toute initiation d'un traitement par fluoropyrimidine. Ce résultat permet d’individualiser les patients ayant un déficit en DPD et donc, de diminuer la dose de 5FU voire de changer de traitement. Cependant, selon 3 études françaises récentes, le dosage de l'uracilémie ne serait pas systématiquement réalisé avant le début du traitement, et lorsque le prélèvement est réalisé, certains patients recevraient une première dose  avant le résultat de l’uracilémie.

 

La Direction générale de la santé rappelle les recommandations en vigueur avant un traitement par 5-FU ou par capécitabine :

  • Intégrer dans les protocoles de chimiothérapie avec une fluoropyrimidine la nécessité de doser l’uracilémie, impérativement avant la première cure, chez tous les patients dont le statut DPD n'est pas connu.
  • Informer les patients que la prise de sang en vue de doser l'uracilémie, si elle est faite en ville, doit être réalisée rapidement afin que les résultats parviennent au clinicien au plus tard dans les 7 à 10 jours.
  • Prendre en compte le résultat de l'uracilémie lors de la prescription, (avec une adaptation de la posologie le cas échéant) et inscrire systématiquement la mention « résultats uracilémie pris en compte » sur la prescription. Cette mention est obligatoire pour le contrôle effectué par le pharmacien hospitalier ou d’officine, en vue de la dispensation.
  • En cas d’uracilémie ≥ 150 ng/ml (évocatrice d’un déficit complet en DPD) les fluoropyrimidines sont contre-indiquées. En cas d’'absence d'alternative thérapeutique, elles ne peuvent être envisagées qu'à dose extrêmement réduite sous surveillance étroite.
  • En cas d’uracilémie entre 16 et 150 ng/ml (évocatrice d'un déficit partiel en DPD), adapter la posologie initiale en tenant compte du niveau d’uracilémie et des autres facteurs de risque de toxicité (protocole de traitement, âge, état général du patient,…). Un réajustement thérapeutique doit être envisagé dès le 2e cycle en fonction des effets indésirables du traitement et/ou du suivi thérapeutique pharmacologique (recommandé dès la 1ère administration, en l’absence de données sur l’adaptation posologique chez les patients avec déficit en DPD).
  • Informer l'équipe soignante de l’importance de vérifier la réalisation d’un dosage de l’uracilémie et la prise en compte du résultat par le prescripteur (mention sur l'ordonnance) avant la première administration de 5-FU ou de capécitabine, que ce soit en milieu hospitalier ou à domicile.

 

Texte intégral - DGS-Urgent n° 2023-18 - septembre 2023