Nicorandil : Ne plus prescrire en 1er intention et le stopper devant toute ulcération

Le nicorandil (Ikorel®, Adancor® et génériques), vasodilatateur indiqué dans l'angor, a fait l'objet d'une réévaluation européenne. Il entraine des ulcérations cutanées, muqueuses (dont gastro-intestinales) ou de l’œil souvent graves, de survenue parfois tardive et plus fréquemment à posologie élevée.

 

Les laboratoires le commercialisant, en accord avec l'EMA et l'ANSM, informent que le nicorandil :

  • est désormais réservé au traitement de l'angor stable uniquement en cas de contrôle insuffisant, de contre-indication ou d'intolérance aux antiangineux de 1ère intention (bêta-bloquant, antagoniste calcique)

  • peut induire de graves ulcérations de la peau, des muqueuses et de l'œil

               - qui peuvent se développer en plusieurs sites, en même temps ou
                 successivement, à n'importe quel moment au cours du traitement

               - qui imposentl'arrêt du nicorandil (seul moyen de les traiter) ; la
                  guérison peut nécessiter des semaines ou des mois

               - les ulcérations gastro-intestinales sont favorisées par une maladie
                 diverticulaire, l’association à aspirine, un AINS ou un corticostéroïde
                 et peuvent se compliquer de perforation, hémorragie, fistule, abcès

  • est désormais contre-indiqué en cas d'hypovolémie, d'œdème aigu du poumon, d'utilisation de stimulateur de la guanylate cyclase soluble (tel que le riociguat)

  • doit être utilisé avec prudence

               - en association à des médicaments hypokaliémiants, en particulier
                 en cas d'insuffisance rénale modérée à sévère

               - en cas d'insuffisance cardiaque classe NYHA III ou IV,

               - en cas de déficit en G6PD

               - en cas de traitement par dapoxétine (risque d'hypotension 
                 orthostatique).

 

Texte intégral - ANSM - décembre 2015

Retourner aux alertes