Nicorandil : rappel sur le risque d'ulcération et d’interaction médicamenteuse

Le nicorandil (Ikorel® et génériques), vasodilatateur indiqué dans l'angor, entraîne des ulcérations cutanées et muqueuses souvent graves, imposant l'arrêt immédiat du traitement.

Malgré de précédentes recommandations en 2012 et 2015, des cas d'ulcérations graves en particulier digestives compliquées de perforation, d’hémorragie, sont encore signalés. En effet, pour ces cas, le rôle du nicorandil n’avait pas été évoqué et l’évolution défavorable a été favorisée par sa poursuite.

Les laboratoires, en accord avec l'ANSM, rappellent que le nicorandil :

  • Peut causer de graves ulcérations de la peau, des muqueuses, de l’œil :

    • pouvant survenir jusqu'à plusieurs années après le début du traitement, et toucher plusieurs sites simultanément ou non

    • Les ulcérations gastro-intestinales peuvent se compliquer de perforation, fistule, abcès, hémorragie. Elles sont favorisées par une maladie diverticulaire, l'association à l'acide acétylsalicylique, un AINS ou un corticoïde.

 

  • Toute ulcération (cutanée, muqueuse, digestive) impose l’arrêt immédiat et définitif du nicorandil (seul moyen de traiter les ulcérations et de limiter les complications).

  • L'association à l'acide acétylsalicylique, un AINS ou un corticoïde est déconseillée. En prévention cardiovasculaire, un relai de l’acide acétylsalicylique par un autre antiagrégant plaquettaire est recommandé.

  •  Les patients doivent être informés des signes et symptômes d'ulcération et de la conduite à tenir, et doivent être surveillés attentivement.

Pour mémoire, le nicorandil ne doit être utilisé qu’en 3ème intention, uniquement en cas de contrôle insuffisant, de contre-indication ou d'intolérance aux antiangineux de 1re et 2e intention (bêtabloquants, antagonistes calciques, dérivés nitrés à libération prolongée)

Texte intégral - ANSM - 29/10/2025

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